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Lorenzo Lotto

Lorenzo Lotto

Lorenzo Lotto (Venise, 1480 – Lorette, 1556) est un peintre vénitien du XVIe siècle, contemporain de Titien, qui a été actif entre la Vénétie, Bergame et les Marches.

— Giorgio Vasari, Vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, 1568.

Lorenzo Lotto passa son enfance et son adolescence à Venise où il fut formé. Élève de Giovanni Bellini selon Vasari, pour qui Lotto, « ayant imité un temps la manière de Bellini, s'attacha ensuite à celle de Giorgione », il est plus souvent présenté comme l’élève d’Alvise Vivarini, en considération de la sévère monumentalité de ses premières œuvres.

Entre 1503 et 1504, il est documenté pour la première fois comme peintre à Trévise, où il exécute, en 1505, le Portrait de l'évêque Bernardo de' Rossi, protagoniste de la vie culturelle trévisane et son protecteur. L’œuvre austère, exposée au musée napolitain de Capodimonte, par sa plasticité et son sens aigu de la psychologie, trahit des influences antonellienne et nordique, tout en montrant une personnalité stylistique déjà formée. L’Allégorie du Vice et de la Vertu, aujourd’hui à la National Gallery of Art de Washington, décore le couvercle qui jadis protégeait le portrait.

Lotto y réalise une image cryptée à travers l’élaboration originale de motifs allégoriques comme dans l’Allégorie de la Chasteté de 1505, autre couvercle d’un portrait non identifié, présentant en son centre une figure féminine rêveuse, sur laquelle un angelot ou un génie ailé déverse des pétales de fleurs ; à gauche, un satyre se penche derrière un tronc pendant qu’à droite, un autre s’adonne à des libations ; chez la femme, la voluptas, l'inclination au plaisir, est atténuée par la quies, un état en suspens de vision purificatrice loin de l'abandon inconscient au rêve.

Lui succéda le grand retable de l’église Santa Cristina al Tiveron, hameau de Quinto di Treviso, extraordinaire Sacra Conversazione de 1505, qui, prenant pour modèle le retable de San Zaccaria peint par Bellini, adopte une composition plus fermée. Soulignée par l’entrecroisement des regards et des attitudes des personnages sacrés, elle est immergée dans une lumière froide et changeante, très éloignée de la production vénitienne d’alors. Lotto, dans cette œuvre et dans les suivantes, se tourne vers l’art de Dürer et des pays nordiques, dont il adopte le réalisme des détails, le pathétique de la représentation et cette vision d’une nature mystérieuse et inquiétante.

Avec l’Assomption du Duomo di Asolo et le Portrait du jeune homme à la lampe, du Kunsthistorisches Museum de Vienne, tous deux datés de 1506, se conclut l’expérience trévisane. L’homme représenté s’appelle Broccardo Malchiostro, jeune ecclésiastique, secrétaire de l’évêque Bernardo de' Rossi. Son identité est suggérée par les fleurs d’artichaut brodées sur la toile de brocart, que l’on retrouve sur ses armoiries, et par le jeu de mots BROCCATO - CARDO - BROCCARDO. La lampe que l’on aperçoit en haut à droite, sur un fond obscur, derrière le rideau, renvoie à la conjuration ratée organisée en 1503 contre lui et l’évêque De' Rossi.

Fort d’une notoriété acquise en peu de temps, le peintre est invité en 1506 dans les Marches par les dominicains de Recanati, avec lesquels il entretiendra sa vie durant de bons rapports. En 1508, il termine le grand polyptyque de l’église Saint-Dominique, désormais conservé à la pinacothèque communale. Dans une architecture traditionnelle, s’y déploient des figures monumentales et mobiles, immergées dans une pénombre parcourue de forts contrastes lumineux. L’œuvre conclut le cycle de l’activité juvénile de Lotto, désormais peintre mature et conscient de ses propres moyens. Après un bref retour à Trévise, en 1509, il est appelé à Rome par le pape Jules II pour participer à la décoration de ses appartements au Vatican.

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