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Pictorialisme

Mouvement artistique

Le pictorialisme est un mouvement esthétique international qui caractérise la photographie à partir de 1885 environ.

Il suivit la diffusion d'un nouveau procédé photographique dit « à plaque sèche » ou « gélatino-bromure d'argent » inventé par Richard Leach Maddox en 1871, l’enregistrement étant obtenu à partir d’une suspension de bromure d'argent dans de la gélatine.

Il atteint son apogée au début du XXe siècle puis décline rapidement après la Première Guerre mondiale.

Sa résurgence actuelle, dans le domaine de la photographie plasticienne, est le néo-pictorialisme.

La photographie, popularisée à partir de 1839, est d'abord définie comme un procédé mécanique et scientifique permettant de capter la réalité visible. En Angleterre, en 1886, un article manifeste écrit par Peter Henry Emerson, Photography: a pictorial art, défend la légitimité artistique de la photographie alors considérée comme une technique indigne de faire partie des Beaux-Arts. L'expression « a pictorial art », littéralement, est conservée par les Français qui vont nommer ce nouveau mouvement le « pictorialisme ».

Le pictorialisme est la toute première école de photographie artistique. C'est également le premier mouvement international pour ce medium. On considère que la période d'efflorescence couvre approximativement les années 1889-1914, parfois plus longtemps, comme en Belgique où il dure jusqu'en 1940.

La photographie dite « victorienne » (1840-1880, notamment représentée par Julia Margaret Cameron) pose les bases de la photographie artistique. Le pictorialisme, quant à lui, va réellement revendiquer la position artistique du médium et tenter de faire admettre la photographie parmi les Beaux-Arts. Les photographes formulent donc clairement leurs ambitions esthétiques liées. Le mouvement se positionne également contre le premier appareil Kodak lancé en 1888 par George Eastman dont le slogan publicitaire était « You press the button, we do the rest » (« Appuyez sur le déclencheur, on s'occupe du reste »). Les artistes pictorialistes souhaitent « dépasser la simple imitation mécanique et stricte de la nature pour ériger la photographie en un art autonome et distinct des Beaux-Arts traditionnels[1] ». Auguste Donnay, peintre et ami de photographes parle de briser « cette vision du monstre-à-l'œil-méticuleux[2] » et Robert Demachy écrit : « Peut-être nous accusera-t-on d'effacer ainsi le caractère photographique ? C'est bien notre intention ».

Les idées pictorialistes sont théorisées par Heinrich Kühn en Allemagne, Constant Puyo et Robert Demachy en France. En l'absence de manifeste réel, l'essai de Robert de la Sizeranne, La photographie est-elle un art ? (1889), devient l'un des écrits fondateurs du pictorialisme. L'auteur décrit le mouvement ainsi : « Un mouvement nouveau entraîne les photographes hors et à rebours des voies où ils avaient coutume de cheminer jusqu'ici. »

Les expositions et les revues spécialisées ont été le moyen le plus efficace pour diffuser les théories du groupe. En France, Le Monde photographique, la Photo-Gazette, Le Photogramme, La Revue de Photographie ont permis la création de la critique d'art photographique et ont donc participé à la légitimation du pictorialisme en tant que mouvement artistique à part entière.

Le Photo-club de Paris, né en 1888, était un lieu de débats, d'interrogations et de défense de la photographie artistique. Les clubs de photographie étaient également indispensables à la diffusion et surtout à la reconnaissance internationales des idées du mouvement. Ainsi, on a vu apparaître le Wiener Camera Club (1891, Vienne), la Brotherhood of the Linked Ring (1891, Londres), la Gesellschaft zur Försderung des Amateur (Hambourg) et le Camera Club (1896, New York).

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Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pictorialisme

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