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Arte Povera

Mouvement artistique

L'arte povera (de l'italien : « art pauvre ») est un mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960.

L'arte povera est une « attitude », un comportement prônée par des artistes italiens depuis 1967 qui consiste à défier l'industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla. L'arte povera s'inscrit notamment contre la peinture abstraite dominant la scène artistique européenne des années 50.

Ce refus de l'identification se manifeste par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des objets insignifiants.

En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, arte povera prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, insaisissable.

L'expression arte povera est utilisée pour la première fois en septembre 1967 par Germano Celant pour intituler une exposition présentée à Gênes. Plus précisément en septembre 1967, à Turin, l’exposition collective « Arte povera », qui donnera son nom au mouvement, se déroule avec la participation de Alighiero Boetti, Mario Merz, Jannis Kounellis, Luciano Fabro, Michelangelo Pistoletto et Giulio Paolini. Giuseppe Penone est aussi présenté à leurs côtés dans le livre Arte povera de Germano Celant, publié en 1969. Elle emprunte le terme « pauvre » à une pratique théâtrale expérimentale ; il faut ici comprendre cette pauvreté comme un détachement volontaire des acquis de la culture. L’artiste Giulio Paolini avait déjà parlé d’un « appauvrissement de l’art », sans doute en se référant à une poétique proche du minimalisme, mais Giovanni Lista a souligné la signification particulière de ce terme au sein de la culture italienne longtemps nourrie par le catholicisme de Saint François d’Assise.

En 1972 Germano Celant abandonne le terme qu'il considère désormais comme « un cliché répétitif » et qui avait été choisi selon lui « parce qu'il ne veut rien dire ». Cependant en 1984 et 1985, Germano Celant le fait ressurgir lors de différentes expositions qui vont confirmer la portée historique de l'arte povera et qui vont fixer définitivement à 12 le nombre des artistes estampillés « arte povera » (Giovanni Anselmo, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto et Gilberto Zorio).

Les textes fondateurs de G. Celant dans les années 1960 ne sont guère explicites sur l'orientation conceptuelle ou plastique du groupe.

Arte povera utilise des produits pauvres (d'où son nom) : du sable, des chiffons, de la terre, du bois, du goudron, de la corde, toile de jute, des vêtements usés, etc. et les positionne comme des éléments artistiques de composition. Toutefois, certaines œuvres, comme Igloo di Giap de Mario Merz utilisent des matériaux plus sophistiqués tels que des néons.

La « pauvreté » pourrait alors être celle de l'artiste qui, tel le guérillero, utilise des moyens légers qui assurent son indépendance vis-à-vis de l’économie et des institutions culturelles.

On a aussi vu dans l'utilisation du mot « pauvre » une référence chrétienne à l'ascèse et au renoncement franciscain car on trouve dans les œuvres d'arte povera un matérialisme spirituel, une révélation du mystère de l'existence dans les objets les plus banals, les plus insignifiants, les plus quotidiens.

Ceci fait partie de l'article Wikipédia utilisé sous licence CC-BY-SA. Le texte intégral de l'article est ici →

Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Arte_povera

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