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Théophile Alexandre Steinlen

Théophile Alexandre Steinlen

Théophile-Alexandre Steinlen, né à Lausanne le 20 novembre 1859 et mort à Paris le 14 décembre 1923, est un artiste anarchiste, peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur suisse, naturalisé français en 1901.

Il est le fils de Samuel Steinlen, un employé des Postes de Lausanne. Originaire d'Allemagne, la famille Steinlen avait été admise à la bourgeoisie de Vevey en 1831. Le père de Samuel, Théophile-Christian (Gottlieb) (1779-1847), enseignait le dessin à Vevey, et l'un de ses frères, Marius Steinlen (1826-1866), était peintre, élève de Charles Gleyre.

Théophile-Alexandre Steinlen étudie la théologie à l'Université de Lausanne pendant deux années, puis, en 1879, se tourne vers l'art, suivant une formation au dessin d'ornement industriel à Mulhouse, chez Schoenhaupt, avant de s'installer à Paris avec sa femme Émilie en 1881.

Logeant depuis 1883 sur la butte Montmartre, Steinlen fait rapidement connaissance avec les personnalités artistiques qui y gravitent. Il entre en relation avec Adolphe Willette, et Antonio de La Gandara avec lesquels il fréquente à partir de 1884 le Chat noir, le cabaret tenu par Rodolphe Salis, devenant notamment l'ami d'Henri de Toulouse-Lautrec. Il y connaît naturellement Aristide Bruant. Il expose initialement au Salon des indépendants, en 1893, puis, régulièrement, au Salon des humoristes.

Adversaire de l’injustice, compatissant envers les déshérités, qui alors ne manquaient pas à Montmartre, il dépeint des scènes de la rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute espèce, mendiants, ouvriers dans la misère, gamins dépenaillés et prostituées. Ces personnages semblent plus souvent écrasés par leur triste condition que révoltés. Il est par ailleurs le spécialiste des chats, qu’il dessine sans se lasser, dans toute leur fantaisie, joueurs, endormis ou en colère. Il dessine aussi des nus féminins.

Steinlen pratique de préférence le dessin et le pastel pour dépeindre la vie quotidienne de la rue et ses petits métiers. Le réalisme de ses dessins a inspiré certaines œuvres de Jean Peské, ou les débuts de Pablo Picasso. Il développe également un œuvre gravé, reprenant les mêmes thèmes que ses dessins, ou en y mêlant la politique, comme dans les lithographies par lesquelles il illustre les malheurs de la Belgique et de la Serbie en 1914-1918. Mais ce sont surtout ses affiches qui, comme celle de la Tournée du Chat noir, sont à l’origine de sa popularité. Il pratique aussi la sculpture sur le thème ses chats (Chat angora assis). Il illustre également des ouvrages littéraires, comme la refonte en 1903 des Soliloques du Pauvre de Jehan Rictus, et collabore à divers journaux humoristiques tels que Gil Blas illustré, L'Assiette au Beurre (dès le no 1), Le Rire et Les Humoristes, qu’il fonde en 1911 avec Jean-Louis Forain et Charles Léandre.

Steinlen est inhumé au cimetière Saint-Vincent à Paris.

En 1897, il devient le principal illustrateur de La Feuille de Zo d’Axa et s'engage durant l’affaire Dreyfus en dénonçant les machinations militaires et les mensonges de l’état-major, renvoyant dos à dos la justice et l'armée.

La même année, il se lie d’amitié avec Jean Grave et, quand ce dernier lance Les Temps nouveaux en 1902, il est parmi les illustrateurs comme Maximilien Luce, Jules Grandjouan, Félix Vallotton, Paul Signac et Camille Pissarro. Il fournit également en soutien des estampes pour des tombolas ou pour des ventes au profit des Temps nouveaux auxquels il participe jusqu’à la Première Guerre mondiale et à la reprise jusqu’en 1920. Il fait des portraits de Jean Grave (gouache et estampe), illustre de nombreux livres et brochures liés au mouvement anarchiste ainsi que Guerre et militarisme de Jean Grave (1909), L’État, son rôle historique de Pierre Kropotkine, La Question sociale de Sébastien Faure ou encore Évolution et Révolution d’Élisée Reclus. Entre 1901 et 1912, il dessine dans l’Assiette au beurre où il dénonce les iniquités sociales et affirme ses aspirations et sa démarche libertaires.

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