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Kanō Eitoku

狩野 永徳

Kanō Eitoku, (狩野 永徳) de son vrai nom : Kanō Kuninobu, nom familier : Genjirō, nom de pinceau : Eitoku, né le 26 février 1543 dans la Province de Yamashiro, mort le 12 octobre 1590 est un peintre japonais de l'école Kanō.

Autant qu'on sache, les premiers habitants du Japon viennent d'Asie. On a peu de témoignages sur ce qu'est l'art pictural de ces populations avant l'avènement du bouddhisme au VIe siècle de notre ère. C'est seulement entre le IVe et VIe siècles (époque dite des Grandes Sépultures) qu'apparaissent les premières représentations d'ordre véritablement pictural. L'emploi des couleurs est encore des plus sommaires: ocres rouge et jaune, argile (blanc de kaolin), avec quelques traces de peinture verte ou noire d'origine minérale.

Plus encore que dans le domaine politique ou social, c'est dans le domaine technique et bientôt artistique, que l'influence chinoise se révèle déterminante. Les plus anciens vestiges de cette période sont conservés à Nara dans un temple (le Hōryū-ji) dont la décoration remonte au VIIe siècle. La plupart des peintures des sanctuaires de Nara, ont disparu. Le peu qui en reste témoigne d'un art consommé de la couleur et déjà, de cette étonnante maîtrise du trait sur laquelle se fonde toute la tradition picturale de l'Extrême-Orient. Cet art, strictement religieux, prospère davantage encore à l'époque Heian (IXe – XIIe siècles), parallèlement à l'expansion des sectes bouddhiques Tendai et Shingon.

À partir du Xe siècle, tandis que le pouvoir prend pour la première fois ses distances avec la Chine (les ambassadeurs dépêchés sur le Continent sont rappelés en 894), se développe une culture moins étroitement cléricale, plus japonaise surtout. L'empereur, qui n'a plus désormais qu'un rôle effacé, voit le pouvoir lui échapper au profit d'une famille de véritables « maires du palais », les Fujiwara, qui tiennent les devant de la scène jusqu'au XIIe siècle (la fin de l'époque Heian est souvent baptisée « ère Fujiwara »). Une vie aristocratique brillante s'épanouit à la cour. La poésie et la littérature s'affranchissent des traditions continentales. Cent ans plus tard, cette période inspire la première école de peinture nationale: celle des emaki, véritables « romans graphiques » où l'art japonais du pinceau s'affirme enfin de façon complètement indépendante.

Cette évolution est dans l'air depuis la fondation de ce qu'on appelle l'École Kanō. Kanō Masanobu, l'ancêtre qui vit presque centenaire, est le premier à défendre un style d'esprit résolument laïc. Mais c'est au prix de la liberté. Les artistes travaillent désormais pour la cour du shōgun, où le grave Confucius détrône l'insouciant Lao Tseu. À la peinture intimiste des moines zen, succède un art plus monumental et surtout plus décoratif. Dans le même temps, l'influence chinoise cède du terrain. La lignée des Kanō, et d'abord Kanō Motonobu réussit dans les genres les plus divers. Sa manière, trait incisif, emploi fréquent de la couleur, sens du détail précieux, est portée à son plus haut point de virtuosité par Kanō Eitoku, et plus tard par Kanō Tannyū et Kanō Naonobu.

Mais Eitoku, s'il excelle dans un art qui sait mêler avec discrétion encre et couleurs légères, cède aussi à la mode imposée par la cour de Momoyama et se lance trop souvent dans de vastes compositions décoratives (fleurs aux couleurs « plus vraies que nature », oiseaux bariolés, nuages d'or) dont l'indiscutable perfection technique cache mal le défaut d'inspiration. L'avènement des Tokugawa à l'aube du XVIIe siècle n'arrange pas les choses. Le fondateur de la dynastie, Ieyasu, s'emploie à effacer toute trace de son rival et fait détruire le château d'Osaka, où périssent la plupart des œuvres d'Eitoku.

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