{{selectedLanguage.Name}}
Se connecter Déconnexion
×

Li Chevalier

诗蓝

Gérard XURIGUERA

A l’intersection de deux univers opposés: celui empreint de sagesse de sa Chine originelle, et celui ponctué de ressacs pulsionnels de son expérience occidentale, Li Chevalier assume le compromis, pour dire sa relation particulière à l’art et à la nature. Parallèlement, elle a choisi comme médium l’encre de chine, pour attaquer le blanc de ses supports, libérer la percussion fiévreuse de ses signes et l’échelonnement étudié de ses formes vaporeuses. Ce faisant, en dévoilant la spontanéité́ de sa main et de sa pensée, elle met à nu son regard intérieur. Alors, dans une atmosphère crépusculaire qui porte au songe, tout dans sa peinture semble flotter, se développer en masses voyageuse écharpées, en périmètres mouvants et effrangés, qui se confondent avec l’infini. Toutefois, l’artiste de Pékin n’a jamais renoncé́ à interpréter le réel, mais elle doute des apparences, aussi, ses images entre chien et loup, ne pouvaient-elle qu’apparaitre par bribes, parcellaires et enrobées d’un flou contrasté. D’évidence elle est l’adepte du “less is more”, en ce qu’elle cultive une extrême économie de moyens, dans l’austérité́ allusive de la mise en page comme dans la projection de son geste déflagratoire. Au sien de ses trames baignées de silence et de solitude, soudain se dessinent les vestiges d’une barrière abandonnée, sinon l’infrastructure voilée d’un banc égaré sur une grève, puis on croit distinguer une sorte d’échelle en équilibre précaire, happée par un halo lumineux à contre-jour, quand ce n’est pas l’ombre indécise d’une ou de plusieurs silhouettes, ou les contreforts d’une forteresse oubliée, qui surgissent de la gangue piquetée des non-couleurs. En somme que voyons nous, “presque rien” soulignerait Jankélévitch, et pourtant tout y est. Li Chevalier est bien ce peintre de l’étrangeté́ familière, dont l’œuvre rare se prolonge longtemps après dans notre imaginaire.

Plus ...

Li Chevalier (chinois simplifié : 诗蓝 ; pinyin : Shī Lán), née à Pékin le 30 mars 1961 est une artiste, peintre et plasticienne française. Chinoise d'origine, elle est devenue citoyenne française en 1986. Elle travaille au carrefour de l'Europe et de l'Asie.

Li Chevalier est membre de la Fondation Taylor et de l’ADAGP (Société Des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques). Depuis 2010, le Musée d'Art Contemporain de Rome (Macro Roma), le Musée National des Beaux-Arts de Chine, le Today Art Museum de Pékin et le Musée des Beaux-Arts de Chine à Shanghai ont accueilli ses expositions monographiques. Ses travaux font désormais partie de la collection permanente du Musée National des Beaux-Arts de Chine et du Centre National des Arts du Spectacle de Chine. Deux œuvres majeures de l'artiste ornent les murs de l'Ambassade de France en Chine depuis 2011, côtoyant les toiles de deux autres artistes franco-chinois, Zao Wouki et Chu Teh Chun. L'artiste obtient la médaille d'or de la Société Nationale des Beaux-Arts (SNBA) pour son installation et le grand prix sculpture de l'ADGP en 2014.

Li Chevalier est surtout connue pour sa peinture expérimentale née d'une fusion de médias occidentaux et d'éléments de l'art traditionnel chinois. Elle figure également parmi les artistes multimédia connus pour ses installations et sa conception personnelle de la scénographie.

Li Chevalier s'installe en France dans les années 1980. Après des études de deuxième cycle à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (1986-1990), elle poursuit des études de 3e cycle en philosophie politique à l'Université Paris-Sorbonne et obtient en 1990 son DEA en philosophie politique sous la direction de Louis Sala-Molins et de Robert Misrahi. Ce détour dans l'étude de la politique et de la philosophie lui semble inévitable étant donné l'effet dramatique de la révolution culturelle sur l'artiste et sa génération.

Li Chevalier reçoit sa formation artistique dans les années 1990, tout d'abord lors de ses nombreux séjours d'études en Italie (entre autres à l'Institut pour l'Art et la Restauration du Palais Spinelli à Florence). En France, elle a participé à des master classes auprès des peintres français Thibaut de Reimpré et Pierre-Henry. En 2003, elle est admise à la Société Nationale des Beaux-Arts (SNBA). Li Chevalier figure parmi les artistes représentant la SNBA à l'un des événements d'art majeurs en France "Art en Capital" au Grand Palais.

En 2003, Li Chevalier se rend à Londres pour se perfectionner à l'Atelier Dali au Central Saint Martins College of Art and Design, puis elle s'inscrit à des études de 3e cycle en Beaux-Arts et obtient son diplôme en 2007 sous la direction de Stephen Williams. La même année, elle gagne le concours pour participer à l'exposition d'été de l'Académie Royale des Arts de Londres et est finaliste du Celeste Art Prize, un concours organisé par l'Université Goldsmith de Londres. Le recteur de l'Université des Arts de Londres, Michael Bichard, découvre le travail de Li Chevalier et devient un de ses premiers collectionneurs londoniens.

En 2008, Li Chevalier retourne en Chine. Le célèbre théoricien d'art chinois Peng Feng, vice-directeur du Centre de Recherche Esthétique de l'Université de Pékin et directeur du Pavillon chinois à la 54e Biennale de Venise sollicite l'intégration de l'artiste dans la délégation chinoise pour la Biennale, mais en vain, du fait de sa nationalité française.

Ceci fait partie de l'article Wikipédia utilisé sous licence CC-BY-SA. Le texte intégral de l'article est ici →


Plus ...
Li Chevalier Œuvres
Voir toutes 65 œuvres d'art