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Jules Chéret

Jules Chéret

Jean Jules Chéret, né à Paris le 1er juin 1836, et mort à Nice le 23 septembre 1932, est un peintre et lithographe français, maître populaire de l'art de l'affiche.

Il est le frère aîné du sculpteur Joseph Chéret (1838-1894).

Son père est typographe. À partir de 1849, il reçoit une formation de lithographe pendant trois ans, avant de travailler comme ouvrier dans une entreprise spécialisée dans les images religieuses. Il s'inscrit aux cours du soir de la Petite École à Paris, future École nationale des arts décoratifs, où son maître, Horace Lecoq de Boisbaudran, lui apprend l'esquisse de mémoire et le dessin du mouvement.

Il est admis aux Beaux-arts de Paris, puis part pour l'Italie, voyage typique d'une formation artistique de l'époque.

Après un voyage à Londres en 1854, il réalise en 1858 une affiche très remarquée pour une opérette d'Offenbach, Orphée aux enfers. L'année suivante, il retourne à Londres, où il admire les œuvres de Turner et Constable. Il rencontre également le parfumeur Eugène Rimmel, qui devient son ami et mécène et pour lequel il exécute des étiquettes et des décors floraux en tant que dessinateur. Il reste à Londres près de six ans.

En 1866, de retour en France, Jules Chéret ouvre son premier atelier de lithographie à Paris, où il réalise des centaines d'affiches. Sa première affiche connue est La Biche au bois. En 1881, il cède son imprimerie à la maison Chaix, dont il devient le directeur artistique. Il y fera imprimer la revue Les Maîtres de l'affiche et aura pour élèves Lucien Lefèvre, Georges Meunier et René Péan, parmi les plus brillants.

L'année 1889 est marquée par sa première exposition personnelle d'affiches, pastels, gouaches, au théâtre de La Potinière, à Paris. Il obtient la médaille d'or à l'Exposition universelle. En 1890, nommé chevalier de la Légion d'honneur, il commence son activité de peintre. Il rencontre également le collectionneur Joseph Vitta, qui devient son mécène et auquel il cède des tableaux.

En 1895, il entame son œuvre décoratif par l'exécution de décors monumentaux dans des demeures privées et des bâtiments publics : à Évian, la villa la Sapinière, appartenant au baron Vitta ; à Paris, le salon de l'hôtel de ville (1896-1903) et le rideau du théâtre du musée Grévin, qui représente Pierrot et Colombine chantant et dansant, emmenant une farandole joyeuse dans le ciel de la nuit de Paris ; à Neuilly-sur-Seine, les décors de l'hôtel particulier de Maurice Fenaille (1901) ; à Nice, la salle de fêtes de la préfecture (1906).

En 1900, il a été promu au grade d'officier de la Légion d'honneur et de commandeur en 1912.

En 1925, atteint de cécité, il cesse de peindre. Il meurt en 1932 dans sa villa Foréal sur le Mont Boron à Nice.

Ses créations joyeuses, son aisance à aborder différentes techniques, ont naturellement porté Jules Chéret vers l'art de l'affiche dont il fut un pionnier. Les centaines d'affiches qu'il a produites constituent une riche collection, témoignages émouvants des lieux fameux de l'époque : Folies Bergère, musée Grévin, grands magasins, bals.

Admirateur de Watteau, son mot d'ordre semble avoir été la légèreté et le mouvement. Le personnage fétiche de ses affiches est une femme joyeuse, élégante et qui semble toujours en mouvement. On la reconnaît facilement et elle est une des caractéristiques du style de Chéret : c'est la « Chérette ». Cette représentation de femme dont la taille est fortement marquée, qui est toujours quasiment comme en état d'apesanteur et qui dévoile ses charmes dans les extrêmes limites du publiquement acceptable — selon les normes sociales de la Belle Époque — est un formidable outil publicitaire. On la retrouve sur d'innombrables affiches à une époque où l'offre de produits de grande consommation se développe. En l'érotisant, en l'hypersexualisant, « sans tomber dans le graveleux […] Chéret a su cristalliser une somme de fantasmes en une figure parfaitement conformes aux appétences de la domination masculine », dans un climat ambiant oscillant entre célébration de « la » femme et misogynie : elle incarne un objet de désir, qui se transmet à l'objet à vendre.

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