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Portraits du Fayoum

Fayum mummy portraits

Les « portraits du Fayoum » sont un ensemble de peintures remontant à l'Égypte romaine exécutés du Ier siècle apr. J.-C., à partir de la fin du règne de l'empereur romain Tibère (42 av. – 37 ap. J.-C.), jusqu'au IVe siècle. Ce sont des portraits funéraires peints insérés dans les bandelettes au niveau du visage de la momie. Le défunt y est représenté en buste le visage de face. Les découvertes sont nombreuses au XIXe siècle (collections d'Henry Salt et Theodor Graf), mais les premières fouilles n'ont lieu qu'à partir de 1888 à Hawara, sous la direction de l'archéologue britannique Flinders Petrie. La dénomination de « portraits du Fayoum » se rapporte à un type d'abord trouvé dans le Fayoum, mais dont on a trouvé des exemplaires provenant de toute l'Égypte. En archéologie et en histoire de l'art, on l'utilise par commodité et entre guillemets.


Bien que semblant trancher par leur naturalisme, ces « portraits du Fayoum » poursuivent la tradition funéraire de l'Égypte ancienne, enrichie par les influences étrangères liées aux invasions et immigrations, grecque puis romaine notamment. Leur technique varie, tout comme la qualité de leur réalisation.


Les « portraits du Fayoum » sont les seuls spécimens de peinture sur bois qui subsistent de l'Antiquité. Ce sont les portraits peints les plus anciens jamais découverts. Ils éclairent les mutations profondes qui s'opèrent au IIe siècle dans l'empire romain. Les arts locaux, appartenant à une veine populaire, acquièrent une importance croissante, d'une part par l'épuisement des traditions artistiques dans les ateliers métropolitains, d'autre part par le relâchement de l'autorité de l'Urbs sur les possessions lointaines. C'est ainsi que l'orientalisme, longtemps étouffé par la plastique occidentale, prend son essor : il apparaît en effet plus apte à exprimer les inquiétudes d'un monde où bascule, avec l'Empire romain, tout un système économique et social. Le culte, dès le début de la Rome impériale, de dieux orientaux (Isis, Mithra, etc.), illustre la fascination des Romains des premiers siècles de notre ère pour des religions dans lesquelles la mort n'apparaît plus comme l'achèvement du parcours de l'âme. L'irruption des techniques picturales et des rites romains dans le cérémonial funéraire égyptien illustre autant l'influence romaine en Égypte que l'engouement du monde romain pour les croyances orientales.


Ces portraits représentent l'ultime évolution des sarcophages et masques funéraires, avec une influence évidente de l'art romain, et permettent ainsi de retracer l'évolution des techniques picturales d'époques ptolémaïques et romaines et renseignent sur les modes vestimentaires et sur les usages de cette période. La grande expressivité de ces portraits annonce sans doute l'art copte et n'est pas sans parenté avec ce que sera l'icône byzantine. L'arrivée du christianisme en Égypte, puis dans toute l'Afrique du Nord, marque la fin de cet art héritier des traditions séculaires de l'Égypte ancienne et du culte des morts.


Lorsqu'on étudie la technique des « portraits du Fayoum », on remarque que les supports et les techniques sont variés. Les « portraits du Fayoum » sont peints essentiellement sur panneaux de bois et sur lin, à l'encaustique ou à la détrempe. La palette des couleurs est réduite et semblable d’un portrait à l’autre.


Les supports des « portraits du Fayoum », destinés à être adaptés à la forme de la momie du défunt, sont choisis en fonction de leur souplesse et de leur finesse, mais également de leur solidité et de leur résistance aux aléas du temps. Les dimensions sont légèrement plus petites que nature, mais il faut surtout noter une harmonisation entre la taille du support et la taille de la momie.

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