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Fauvisme

Style

Le fauvisme (ou les fauves) est un courant de peinture du début du XXe siècle qui émerge en France à la même période que l'expressionnisme en Allemagne en 1905 et se termine vers 1910.

Le mot « fauve » provient d'une expression du journaliste Louis Vauxcelles qui l'identifie historiquement à l'automne 1905, lors du Salon d'automne qui créa scandale, pour s'achever moins de cinq ans plus tard, au début des années 1910. Son influence marque néanmoins tout l'art du XXe siècle, notamment par la libération de la couleur. Le principal précurseur du fauvisme est Henri Matisse, et d'autres artistes tels que André Derain, Maurice de Vlaminck, Auguste Chabaud ou encore Georges Braque en ont fait partie.

Dans un article intitulé « Le Salon d'automne », publié dans Gil Blas, le 17 octobre 1905, Louis Vauxcelles décrit le salon salle par salle. Il écrit notamment « Salle n VII. MM. Henri Matisse, Marquet, Manguin, Camoin, Girieud, Derain, Ramon Pichot. Salle archi-claire, des oseurs, des outranciers, de qui il faut déchiffrer les intentions, en laissant aux malins et aux sots le droit de rire, critique trop aisée. […] Au centre de la salle, un torse d'enfant et un petit buste en marbre, d'Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l'orgie des tons purs : « Donatello chez les fauves[1] ».

Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres ont recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et vives, et revendiquent un art fondé sur l'instinct. Ils séparent la couleur de sa référence à l'objet, afin d'accentuer l'expression, et réagissent de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme : ce courant est donc à rattacher à celui de l'expressionisme.

Plusieurs influences communes peuvent être reconnues dans les œuvres de ces artistes.

Vers 1900, un retour de la couleur s'avère d'autant plus violent qu'elle semble avoir difficilement supporté l'éclipse assez courte que lui ont fait subir les nabis. Les conceptions lumineuses du « pleinairisme » ensoleillé des impressionnistes se sont effacées devant les faibles éclairages de la lampe des nabis. Des scènes d'intérieur, des tonalités volontairement assourdies et fidèles au jeu de nuances timides et discrètes, de grands aplats colorés, de radieuses illuminations, d'éclatantes architectures, des scènes de famille sagement bourgeoises à travers la lumière factice du jour venue de fenêtres disparaissant sous des rideaux…

Les néo-impressionnistes constituent la première source. Leurs touches particulières, qui juxtaposent des couleurs pures au lieu de les mélanger, laissant à l'œil du spectateur le soin d'effectuer un travail de recomposition, sont reprises par Matisse, qui fut élève de Paul Signac à l'été 1904, et qui les transmet à son tour à Derain. Luxe, Calme et Volupté (1904) en est un exemple emblématique. Manguin lui-même est à la fois proche de Matisse, de Signac ou Henri-Edmond Cross, peintres divisionnistes s'il en est, tandis que Camoin fait directement référence à Manet par la concision de son dessin.

Les couleurs cristallines impressionnistes sont également reprises, notamment par Manguin, dont la palette est dominée par des tons jaunes et orangés lumineux. Raoul Dufy, quant à lui, reprend fréquemment le thème de la Rue Montorgueil de Monet, dans ses 14 juillet au Havre ou Rue pavoisée. Le déploiement des drapeaux en travers de la rue est prétexte au déploiement de la couleur, ce que Monet avait déjà remarqué, et que Marquet avait utilisé la même année (14 juillet au Havre). Néanmoins, la composition, avec les lignes des drapeaux qui s'entrecroisent, est très novatrice.

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Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fauvisme

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