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Otto Muehl

Otto Muehl

Otto Muehl (né le 16 juin 1925, à Grodnau, au Burgenland, Autriche et mort le 26 mai 2013 à Moncarapacho, Olhão, Portugal) est un des cofondateurs, et un membre important, du Wiener Aktionismus ou actionnisme viennois. En 1972, il fonde la fameuse communauté Friedrichshof qui existera pendant plusieurs années avant de se dissoudre dans les années 1990.

En 1943, à 18 ans, Otto Muehl sert dans la Wehrmacht et, en 1944, est envoyé au front. Après la guerre, il étudie l'allemand, l'histoire et la pédagogie de l'art à l’Akademie der bildenden Künste Wien (« Académie des beaux-arts de Vienne »).

Ses réflexions sur la guerre sont à lire dans Sortir du bourbier, aux éditions Les presses du réel.

Peintre, Otto Muehl cherche à « dépasser la peinture picturale par la représentation du procès de sa destruction ». Il fait des plastiques à partir de déchets (Gerümpelplastiken), puis il passe à l’Aktion.

En 1962, sa première « Aktion » sera Die Blutorgel (« L'Orgue de sang »), qui a eu lieu chez lui, avec Adolf Frohner et Hermann Nitsch. La Fest des psycho-physischen Naturalismus et Versumpfung einer Venus suivent en 1963. De 1964 à 1966, beaucoup de Malaktionen ont été filmées et photographiées.

En 1968, Muehl, Brus et Oswald Wiener organisent une "Aktionsveranstaltung Kunst und Revolution" à l'Université de Vienne, qui a causé un scandale dans la presse ; Brus a été condamné à 6 mois de prison, Muehl à deux mois. Brus fuit à Berlin.

Muehl s'éloigne progressivement du mouvement actionniste. Il considère les happenings comme une forme d'« art bourgeois, simplement de l'art ». Ces réflexions sur l'« art bourgeois » mèneront en 1971 et 1972 à la réalisation d'une communauté, appelée AAO (« Aktionsanalytische Organisation »), comme un projet de contre-société. Symbole de refus de l'esthétique conventionnelle, tous les membres de la communauté avaient le crâne rasé et portaient tous les mêmes salopettes en rayure bleu et blanc.

Inspiré entre autres par les écrits de Wilhelm Reich, la Gestalt-thérapie de Fritz Perls, Alexander Lowen (thérapie bioénergetique) et Arthur Janov (thérapie du cri originel, ou « cri primal »), Muehl développe l'« Aktionsanalyse », qui se voulait une nouvelle forme de thérapie et qui cherche une régression émotionnelle pour pouvoir vivre une "re-naissance", puis re-parcourir le développement social de manière "positive".

Cette thérapie est d'abord individuelle, faisant partie intégrale de la vie de la communauté, à côté de la "sexualité libre", la "propriété commune", l'éducation commune des enfants et l'encouragement de la "créativité artistique". Puis se développe la Selbstdarstellung, ou SD (en français : « Représentation de soi-même »), forme d'expression personnelle devant le public de la communauté, et à vocation partiellement thérapeutique. Elle encourage certaines formes d'expression artistique. Elle déterminera aussi la position sociale des individus dans la hiérarchie de la communauté.

Cette hiérarchie doit remplacer les hiérarchies cachées de la société et indiquer le degré de développement personnel atteint. Toutes les formes de vie sont analysées, le couple est rejeté comme l'outil principal de l'état, l'homosexualité est considérée à cette époque comme une conséquence de la vie en famille, le groupe vise une liberté sexuelle et radicalise ses idées sur ces thèmes.

Pour mieux réaliser ses projets utopiques, la communauté achète en 1974 une ancienne exploitation agricole appelée Friedrichshof, dans le Burgenland, près de Vienne. La communauté compte de plus en plus d'adeptes qui forment dès les années 1970 des communautés annexes dans différentes villes européennes avec jusqu'à 40 membres : entre autres à Vienne, Munich, Genève, Nuremberg, Hambourg, Brême, Berlin, Oslo et Paris.

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