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Ni Zan

倪瓚

Ni Zan (chinois simplifié : 倪瓒 ; chinois traditionnel : 倪瓚 ; pinyin : ní zàn) est un artiste peintre de shanshui, calligraphe et poète chinois de la dynastie Yuan. Ni Zan ou Ni Tsan, surnom : Yuanzhen, noms de pinceau : Yunlinzi, Ni Yu, Jingming Jushi, est né en 1301 à Wuxi (province du Jiangsu), et mort en 1374.

L'occupation mongole de la Dynastie Yuan (1279-1368) qui marque une longue période d'humiliation dans l'histoire de la Chine, voit par contre un étonnant renouveau créateur souffler dans le domaine artistique. En effet, nombre de fonctionnaires lettrés se trouvent libres de toutes préoccupations administratives et politiques et, s'isolant dans une retraite protestataire, ont tout le loisir de cultiver les choses de l'esprit que sont la calligraphie, la poésie et la peinture.

Loin de tout impérialisme académique, arbitre officiel du bon goût, la peinture redevient une activité d'amateurs raffinés et renoue avec la notion de « peinture de lettré », ce wenren hua, si cher à Mi Fu (1051 – 1107). Des quatre grands maîtres Yuan (Huang Gongwang, Wu Zhen, Ni Zan, Wang Meng), s'il n'est pas le plus puissant, il est sans doute le plus pur, tant sa vie, sa personnalité et son œuvre présentent une cohérence interne et une originalité irréductibles et illustrent de façon exemplaire la noble désinvolture et le détachement intérieur, le yi, qualité suprême et impondérable de l'esthétique lettrée.

Homme du sud, il se montre dans sa peinture étroitement fidèle au terroir des abords du lac Taihu et aux collines qui l'entourent. Issu d'une famille fortunée, Ni Zan, passionné de culture et d'esthétique, met à profit sa jeunesse opulente pour s'entourer de livres rares, d'objets anciens, de calligraphies et de peintures, évoluant ainsi dans un univers spirituel contemplatif propre à susciter la méditation taoïste, dont il est un adepte zélé, et à la création artistique.

Le lyrisme intime qui imprègne sa poésie est d'une grande originalité, tout comme sa calligraphie volontairement teintée d'archaïsme et ces deux disciplines constituent des composantes essentielles dans l'élaboration de sa peinture. D'ailleurs il illustre volontiers l'unité fondamentale de ces trois arts en calligraphiant ses propres poèmes sur ses œuvres peintes. Passé l'âge de la maturité, Ni Zan se libère de sa fortune en distribuant ses richesses parmi ses proches et en passant les vingt dernières années de sa vie comme un ermite errant, vagabondant dans une maison flottante le long des rives du lac Taihu, se contentant d'un banc de bois et d'une lampe de bambou, fréquentant le petit peuple des campagnes et lui donnant ses peintures.

Cette existence dans laquelle culmine sa carrière le transforme auprès de la postérité en figure légendaire, modèle idéal de l'éthique lettrée. Son surnom, Yuanzhen, le très tranquille, et ses noms de pinceau, Yunlinzi, l'enfant des nuages et des forêts et Ni Yu, Ni l'inapprochable, sont révélateurs de son tempérament solitaire et sensitif et reflètent sa quête de pureté.

Toute sa création picturale est sous-tendue par cette même recherche et répond exactement à la définition que donne le grand maître individualiste du XVIIe siècle, Shitao, de l'attitude idéale du peintre paysagiste : « Sur la surface limitée d'une peinture, il ordonne le Ciel et la Terre, les monts, les fleuves et l'infinité des créatures, et tout cela d'un cœur détaché et comme dans le néant », c'est-à-dire dans une disposition d'esprit nonchalante et oisive, libre et détachée, sobre et dépouillée, épurée et vide, usant de cette encre pâle-insipide (dan) propre aux saveurs secrètes de la création lettrée. C'est pourquoi son registre apparemment étroit est, en réalité, d'une originalité absolue, lieu d'une ineffable absence où, dans un vide animé, tout est offert et tout semble caché.

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