L'une des peintures les plus emblématiques et reconnaissables au monde est la Mona Lisa (vers 1503-1519) peinte par Léonard de Vinci. L'attrait unique du portrait réside dans sa nature énigmatique, le sourire de Mona Lisa rayonne de mystère, de sensualité et de contentement. Ceci a été réalisé grâce au sfumato, la technique de peinture de Léonard qui adoucit la transition entre les couleurs. Cette profondeur et cette complexité d'expression sont la raison pour laquelle la Mona Lisa est considérée comme le summum du portrait. L'intérêt pour le portrait a été encore amplifié par son histoire mystérieuse : l'identité du modèle, qui a commandé le tableau, combien de temps Léonard a travaillé sur le portrait et comment il est entré dans la collection royale française sont tous des sujets de débat scientifique.
On pense que la gardienne était Lisa del Giocondo, l'épouse d'un riche marchand florentin Francesco del Giocondo. Pour cette raison, le tableau est parfois appelé La Gioconda. La première identification de la peinture a été fournie par l'historien de l'art de la Renaissance Giorgio Vasari. Dans la biographie de Léonard de Vasari en 1550, il a écrit sur le magnifique portrait de Lisa del Giocondo, sur lequel Léonard a travaillé entre 1503 et 1506. Beaucoup étaient sceptiques quant au récit de Vasari ; cependant, une découverte de 2005 à l'Université de Heidelberg a fourni de nouvelles preuves convaincantes qui confirment l'affirmation de Vasari. Dans un volume écrit par l'ancien philosophe Cicéron en 1477, il y avait un marginal manuscrit du contemporain de Léonard, le secrétaire et assistant de Niccolò Machiavelli, Agostino Vespucci. Dans la note datée d'octobre 1503, Vespucci loue l'habileté de Léonard en le comparant au grec et peintre Apelles, et déclare que Léonard travaille sur un portrait de Lisa del Giacondo.
La Mona Lisa était le premier exemple dans le portrait italien qui dépeint le modèle dans un format demi-longueur. Leonardo a présenté une nouvelle formule artistique : le personnage est représenté à mi-corps assis dans un fauteuil devant une loggia - une galerie ou une pièce avec un ou plusieurs côtés ouverts. L'incorporation de la loggia a permis à Léonard de présenter un paysage imaginaire comme toile de fond du portrait. Cette innovation importante a influencé les contemporains de Léonard : Raphael a adopté la composition et la pose de son portrait [url href=https://www.wikiart. org/en/raphael/portrait-of-a-lady-with-a-unicorn-1506]Jeune femme à la licorne[/url] (ca. 1506). Il est tout de même important de noter que Léonard est redevable au portrait flamand de la seconde moitié du XVe siècle, en particulier les portraits de Hans Memling[/ url] comme Portrait de Barbara van Vlaendenbergh (ca . 1470-1472) et Homme avec une monnaie romaine (ca. 1480).
Leonardo a passé ses dernières années en France, où son mécène, le roi de France, François Ier, a acheté Mona Lisa pour la collection royale française. A partir de 1797, le portrait est exposé en permanence au Louvre et est le joyau de la couronne de la collection du musée. Le matin du 22 août 1911, les employés du Louvre ont été choqués de découvrir que le tableau avait été volé la nuit précédente. Deux ans plus tard, Vincenzo Peruggia, employé du Louvre, a été identifié comme le voleur. Peruggia a affirmé que ses motivations étaient patriotiques : il croyait que le chef-d'œuvre de Léonard appartenait à l'Italie et a été surpris en train d'essayer de vendre le tableau à Florence. Après sa découverte, la Mona Lisa a été exposée dans toute l'Italie avant son retour festif au Louvre en 1914.
La Joconde, ou Portrait de Mona Lisa voire simplement Mona Lisa, est un tableau de l'artiste italien Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506 ou entre 1513 et 1516, et peut-être jusqu'à 1519, qui représente un portrait mi-corps, probablement celui de la Florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo. Acquise par François Ier, cette peinture à l'huile sur panneau de bois de peuplier de 77 × 53 cm est exposée au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.
La Joconde est devenue un tableau éminemment célèbre car, depuis sa réalisation, nombre d'artistes l'ont prise comme référence. À l'époque romantique, les artistes ont été fascinés par ce tableau et ont contribué à développer le mythe qui l'entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre : elle est en tout cas considérée comme l'une des représentations d'un visage féminin les plus célèbres au monde. Au XXIe siècle, elle est devenue l'objet d'art le plus visité au monde, juste devant le diamant Hope, avec 20 000 visiteurs qui viennent l'admirer et la photographier quotidiennement.
La Joconde est le portrait d'une jeune femme, sur fond d'un paysage montagneux aux horizons lointains et brumeux. Elle est disposée de trois-quarts et représentée jusqu'à la taille, bras et mains compris, regardant le spectateur, ce qui est relativement nouveau à l'époque et rompt avec les portraits jusque-là répandus, qui coupent le buste à hauteur des épaules ou de la poitrine et sont entièrement de profil.
La femme porte une robe vert sombre en soie plissée sur le devant, avec des manches jaunes. Elle est ornée d'entrelacs dorés et d'une broderie au décolleté. Un voile noir transparent couvre la chevelure et est bien visible sur le haut du front. Cette sorte de mantille plaque les cheveux crêpés ou finement bouclés qui tombent sur les épaules. Les yeux étroits sont nettement cernés et le regard semble suivre le spectateur même lorsqu'il se déplace car il est perpendiculaire au plan de l’image. Le corsage décolleté dégage la gorge et la poitrine jusqu'à la naissance des seins et l'esquisse de l'épaule gauche, ce qui adoucit la sévérité de son voile. Une légende tenace née de la présence de ce voile grège et de l'absence de bijoux veut que Mona porte le deuil de sa fille Camilla morte en 1499. En réalité, ses vêtements sombres sont dus à l'obscurcissement des vernis successifs, le voile noir est une coiffure traditionnelle à cette époque et l'absence de bijoux résulte aussi bien du choix du peintre que du modèle de ne céder ni à la vanité, ni à la mode bien que Mona Lisa soit une femme aisée. Le propos de ce portrait vise ainsi à souligner l'intemporalité de son expression psychologique. La région du cœur, avec la couleur claire de la peau qui tranche sur le vêtement foncé, se trouve au centre du tableau, au croisement de ses deux diagonales.
Le visage est totalement épilé, ne présentant ni cils, ni sourcils. Selon l'hypothèse de Daniel Arasse, confirmée par une analyse spectrographique en 2004, les sourcils et les cils de Mona Lisa auraient été effacés vers le milieu du XVIe siècle par un inconnu, car les femmes de la bonne société avaient adopté à cette époque la pratique des prostituées des décennies précédentes et s’épilaient désormais le visage ; ce qui irait dans le sens de la description de La Joconde par Georgio Vasari.
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