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Jules Romain

Giulio di Pietro de' Gianuzzi (Giulio Pippi)

Giulio di Pietro di Filippo de Gianuzzi, dit Giulio Pippi, puis Giulio Romano, connu en France sous le nom francisé de Jules Romain, né à Rome vers 1492 ou 1499 et mort à Mantoue le 1er novembre 1546, est un peintre, architecte et décorateur italien du XVIe siècle, l'un des premiers artistes maniéristes de la Renaissance et l'élève favori de Raphaël.


Giulio Romano est né et a grandi à Rome, via Macel dei Corvi près de la colonne Trajane, au moment même où l'on redécouvre la ville antique. Son nom de famille est Gianuzzi, mais on le surnomme d'abord Pippi, diminutif provenant du nom de son oncle Filippo ; plus tard il adoptera Romano, en référence à sa ville natale. Sa date de naissance est incertaine : Vasari, avec qui il était très lié, suggère 1492 puisqu'il écrit qu'« il est mort dans sa cinquante-quatrième année ».


Comme apprenti, il entre au service de l'atelier de Raphaël. Sous les ordres du pape Léon X, il exécute, d'après les dessins de son maître, la plus grande partie des fresques des loggias du Vatican, dans les stanze, un groupe de figures faisant partie de la fresque dite de L'Incendie de Borgo, et l'essentiel des compositions de la chambre dite de Constantin. Il collabore aussi à la décoration du plafond de la villa Farnesina. Il hérite, avec Giovan Francesco Penni, de l'atelier de Raphaël à la mort de celui-ci en 1520, et achève les compositions non terminées du maître, en particulier son Couronnement de la Vierge (dit Madonna di Monteluce, commandé dès 1503) et sa Transfiguration (commencée par Raphaël en 1518).


Peu après la mort du pape Léon X, Giulio Romano aurait commis une suite de dessins érotiques inspirés des « Amours des dieux » d'Ovide. Était-ce le fruit d'une commande privée du marquis Frédéric II de Mantoue et destinée à l'un de ses cabinets ? Étaient-ce des dessins préparatoires à une série de toiles ou de fresques ? Toujours est-il que certains de ces dessins, exécutés à la plume, parvinrent à la connaissance du nouveau pape, Adrien VI, d'origine hollandaise, et déchaînèrent sa colère. De mœurs très austères, il fit suspendre les commandes en cours faites à tous les élèves de Raphaël. En 1523, un nouveau pape est élu, Clément VII. Loin de tempérer les foudres de son sévère prédécesseur, Clément VII relance la procédure judiciaire à propos de ces dessins, mais celle-ci sera finalement suspendue à la suite d'événements politiques, dont le sac de Rome, mais surtout grâce à l'influence de la famille Médicis, à laquelle appartenait le Pape, qui finit par influencer celui-ci et le décider à rendre sa protection à Giulio Romano et à diverses personnes impliquées dans cette affaire.


On compte au rang de ses proches le poète Pierre l'Arétin et le graveur Marcantonio Raimondi, le premier composant 16 sonnets qui évoquent le désir et les pratiques sexuelles sans ambages, le second les illustrant de manière explicite à partir des encres de Giulio Romano. Ce travail, effectué au départ dans le plus grand secret, et connu sous le nom de I Modi (que l'on peut traduire par « Les Positions ») valut à Raimondi une peine d'emprisonnement ordonnée en 1524 par le pape Clément VII (en 1527, poursuivi par les Espagnols de Charles-Quint, Raimondi dut payer une très lourde amende qui le ruine). Ces estampes, sous le manteau, furent durant près de trois siècles reprises de manière clandestines et renvoient à l'histoire des représentations érotiques en Occident.

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