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Han Gan

韩干/韓幹

Han Gan ou Han Kan est un peintre chinois de la dynastie Tang, actif au milieu du VIIIe siècle, vers 742-756. Il serait peut-être né en 706 et mort en 783. Il est resté célèbre en tant qu'artiste spécialisé dans la peinture de chevaux, avant que n'apparaisse la distinction entre peintres professionnels et peintres lettrés amateurs.

La biographie de Han Gan est mal connue. Il serait selon diverses sources originaire de la province du Henan ou du Shanxi. Issu d'une famille pauvre il serait venu habiter la capitale Chang'an, comme petit commis chez un marchand de vins ou dans un restaurant. Son talent est alors remarqué par l'illustre poète et peintre Wang Wei qui l'aurait aidé financièrement à apprendre et exercer le métier de peintre. C'est ainsi qu'il devient peintre de figures et notamment de fresques bouddhiques. Vers 750 le jeune Han est convoqué à la cour où l'empereur Xuanzong, l'invite à se mettre à l'école de Chen Hong grand peintre de chevaux au service de l'empereur au VIIIe siècle. Mais le jeune artiste professionnel ayant produit des représentations bien différentes de celle de Chen Hong, il s'en serait justifié en disant que ses seuls maîtres étaient les chevaux eux-mêmes, dans l'écurie de l'empereur : un naturalisme en rupture avec la stylisation d'usage par convention auparavant.

Si Han gan doit sa célébrité à ses peintures de chevaux il faut aussi considérer que son succès participe de la naissance du genre « peinture de chevaux » à côté de la traditionnelle peinture de portraits. Cette petite révolution s'explique. Dans la Chine des Tang les confrontations avec les peuples qui disposent de chevaux plus rapides que le traditionnel poney chinois sont constantes. Les Tang vont déployer un luxe de stratégies pour acquérir des chevaux de grande qualité auprès des peuples qui en élèvent. Il faut aussi entrainer son élite aristocratique à une véritable culture du cheval. Ainsi la peinture qui témoigne de cet engouement orchestré par l'empereur pour le polo, la chasse et les joutes, montre indirectement que le cheval est devenu l'auxiliaire indispensable de la conquête et de l'expansion vers l'Asie centrale, avec la maîtrise de la Route de la soie et du commerce qui enrichit l'empire. Le peintre est donc associé à la célébration des splendides écuries de l'empereur dans ce contexte politique et culturel.

À l'époque de Han Gan le cheval dont on veut conserver l'image n'est plus seulement un coursier entrainé pour la bataille. Les chevaux, sculptés dans la pierre, qui ont monté la garde sur le tombeau de l'empereur Taizong, résistants et trapus, sont remplacés par d'innombrables montures de luxe. Les écuries impériales alors comptent quarante mille chevaux. Chen Hong et Han Gan sont conviés à faire le portrait des montures favorites du souverain. Un grand nombre de ces étalons sont convoyés à la capitale depuis les régions lointaines du Ferghana et de Khotan : en signe de soumission ou d'alliance, comme tribut. Les peintures qui en sont faites ne font que perpétuer l'hommage rendu par les nations étrangères au prestige de la cour chinoise: elles revêtent par elles-mêmes une dimension historique.

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