{{selectedLanguage.Name}}
Se connecter Déconnexion
×

Réalisme magique

Mouvement artistique

Le réalisme magique est une appellation utilisée par la critique littéraire et la critique d’art depuis 1925 pour rendre compte de productions où des éléments perçus et décrétés comme « magiques », « surnaturels » et « irrationnels » surgissent dans un environnement défini comme « réaliste », à savoir un cadre historique, géographique, ethnique, social ou culturel avéré. Ainsi la réalité reconnaissable devient-elle le lieu naturel de manifestations paranormales et oniriques.

Aujourd'hui, cette appellation est surtout associée à certains auteurs de la littérature latino-américaine du XXe siècle comme les Mexicains Carlos Fuentes et Juan Rulfo, les Argentins Adolfo Bioy Casares et Julio Cortázar, le Bolivien Jaime Sáenz et le Colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982, dont le roman Cent ans de solitude publié en 1967, est cité comme exemplaire. L’origine de ce terme et sa portée sont pourtant beaucoup plus généraux et ont été utilisés pour qualifier une grande variété de romans, de poèmes, de peintures et de réalisations cinématographiques. Par ailleurs, le réalisme magique connaît plusieurs déclinaisons et peut caractériser divers styles, esthétiques, genres, courants et mouvements en Asie, en Europe ou en Amérique. De manière plus récente, il est rapproché de la world literature.

Généralement, il cherche à tisser des liens étroits entre des courants habituellement opposés tels que le naturalisme, le merveilleux et le fantastique afin de peindre une réalité reconnaissable, transfigurée par l'imaginaire et dans laquelle le rationalisme est rejeté. Néanmoins, il n'existe pas de définition rigoureuse et son application dépend de la démarche intellectuelle et stylistique de l'écrivain ou l'artiste qui y a recours.

L'expression « réalisme magique » est définie pour la première fois en 1925 par le critique d’art allemand Franz Roh, dans son livre Nach-expressionismus, magischer Realismus : Probleme der neuesten europäischen Malerei, pour qualifier les productions picturales d'une exposition très médiatisée à la Kunsthalle de Mannheim. Parmi les quatre des sept nouveaux courants qu’il distingue dans la peinture européenne des années 1920, en plus des styles encore dominants de l’impressionnisme et de l’expressionnisme, Roh classe dans le « réalisme magique » Carlo Carrà, Giorgio De Chirico, Georg Schrimpf, Carlo Mense, André Derain, Othon Coubine, Jean Metzinger, Auguste Herbin, Joan Miró, George Grosz, Otto Dix... Pour lui, les « réalistes magiques » réfutent le pur réalisme qui ne s'attache qu'à la réalité matérielle et objective. Par exemple, certains artistes figuratifs comme Dix plaquent des images mentales proches de l'hallucination et du cauchemar sur une réalité liée aux traumatismes de la Grande Guerre. Selon le critique allemand, les réalistes magiques créent une passerelle entre le quotidien, l'ordinaire et le symbolisme ou le surréalisme (veine fantastique, sciences parallèles, occultisme, irrationnel, etc.). Lui-même artiste et proche de Max Ernst, Roh rapproche sa définition de sa démarche esthétique. Auteur de collages à partir de gravures, d'illustrations et de reproductions photographiques, il fonde une combinaison surréelle, soumise à l'inhabituel, au surprenant et au monstrueux que dissimule un univers apparemment banal ou sans relief. Ce courant pictural post-expressionniste est mondialement officialisé en 1943 grâce à l’exposition American Realists and Magic Realists du Musée d'art moderne de New York. Cependant, les critiques d’art européens ont déjà adopté l'expression « Neue Sachlichkeit » (« Nouvelle Objectivité ») au détriment de celle proposée par Roh. La Nouvelle Objectivité se développe après la guerre dans plusieurs grandes villes d'Allemagne et réunit des artistes et des intellectuels issus du Dada, conscients de leur responsabilité politique et d'un « devoir contestataire ». Elle n'a ni programme ni manifeste, contrairement au surréalisme qui se développe parallèlement en France. Elle se divise en deux branches distinctes qui, chacune à leur manière, affichent une même ligne après les débordements expressionnistes en exprimant le souhait de revenir au réel et au quotidien, sans fermer la porte à l'irrationnel. Le clivage s'inscrit surtout sur le plan politique : la branche dite « de droite », raccordée à Karlsruhe et Munich, retourne à un classicisme harmonieux et intemporel alors que la branche de gauche, centrée sur « Berlin la rouge », s'engage dans une vision radicale, dérangeante, froide et cynique de la société. Vers 1930, le mouvement dépasse les frontières de l'Allemagne. Cependant, outre ce clivage politique, trois courants formels s'affrontent :

Ceci fait partie de l'article Wikipédia utilisé sous licence CC-BY-SA. Le texte intégral de l'article est ici →

Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Réalisme_magique

Montre plus ... Moins ...